Exemples de chutes où le casque fut déterminant.
Expliquer que le casque est indispensable et peut vous sauver la vie reste un principe assez abstrait tant que nous ne l’avons pas réellement expérimenté.
Le but de cet article est de vous présenter plusieurs cas très éloquents rencontrés en une décennie d’activité en tant que distributeur de casques d’équitation.
Le casque est là pour vous protéger tant sur le cheval qu’à côté du cheval.
On pourrait croire qu’il est plus important de porter le casque en concours (où il est obligatoire) ou alors pendant un cours de saut. Pourtant ce n’est pas la discipline équestre qui devrait vous motiver mais bien le fait de tout simplement monter à cheval.
Lors d’un cours de saut, le cavalier est très attentif à ce qui se passe et est très réactif. Au contraire lors des promenades, le cavalier est beaucoup plus distrait à écouter le chant des oiseaux ou admirer un beau paysage et c’est souvent dans ces moments qu’arrivent les accidents les plus graves. Le cheval reste un animal émotif, peureux et imprévisible. Lorsqu’on rêve, que nos pensées sont perdues dans la beauté de la nature, on est beaucoup moins réactif lors d’un événement. C’est aussi en randonnée que le cheval a le plus tendance à glisser, trébucher et tomber étant donné la grande diversité des terrains parcourus. Ce n’est pas un hasard si les cavaliers de dressage évitent de faire des promenades vu la maladresse de leurs chevaux habitués au sol régulier et amortissant des manèges ou carré de dressage.
Voici le cas d’une chute arrivée en endurance.
La monture de la cavalière a trébuché et s’est renversé propulsant sa cavalière en arrière heurtant sa tête violemment sur le sol. Elle n’a strictement rien eu et s’est remise à cheval pour terminer son épreuve.
Le soir en vérifiant son casque, elle s’aperçoit que ce dernier s’est fissuré. Le casque était un modèle GPA en carbone !
Il est pratiquement impossible de déchirer du carbone et pourtant en visionnant les photos ci-dessous, on voit clairement l’impact du choc. La cavalière a du tomber directement sur une pierre qui expliquerait les dégâts du casque. En vérifiant le calotin, on aperçoit également un impact sérieux ayant fissuré en étoile ce dernier.
L’état du casque laisse comprendre qu’au final la chute était d’une extrême violence et aurait certainement entraîner des dégâts irréversibles à la cavalière si elle n’avait pas été protégée de la sorte.
Le deuxième cas abordé ici est celui d’une chute au paddock d’entraînement lors d’un concours de saut.
Au moment de s’élancer sur un gros oxer, la cavalière et sa monture ont vu leur trajectoire coupée en plein élan par une autre cavalière imprudente et irresponsable galopant devant l’oxer en question. Le cheval et la malheureuse cavalière se sont étalés dans l’obstacle. La cavalière eut la jambe broyée par le cheval qui lui-même se blessa. Terminant cette mésaventure aux urgences afin de soigner sa jambe, la cavalière eu le réflexe de garder son casque qui était quasi neuf. Aucun impact visible sur la calotte, elle demanda néanmoins d’expertiser le casque pour évaluer son état. Tout casque ayant subi un choc doit être détruit. Le casque fut tout de même envoyé dans les ateliers GPA mais afin d’être décortiqué et voire si un impact invisible au premier abord était détectable après son démontage.
Le calotin était largement compressé, témoignant ainsi d’un choc violent à la tête.
La cavalière souffrant des blessures à sa jambe n’avait pas ressenti le choc à la tête et pourtant elle développa tous les symptômes d’une commotion cérébrale. A nouveau, le casque dans ce cas-là a certainement évité une fin tragique à la cavalière.
Un autre cas très parlant est celui d’une cavalière dont le cheval glisse bêtement à la sortie du manège et se renverse sur l’asphalte. La cavalière heurte le sol avec la tête et termine à l’hôpital avec une grosse commotion cérébrale exigeant plusieurs mois d’arrêt. Lors de la reprise du sport par la fille, ses parents ont opté pour un casque de qualité et assurant un maximum de sécurité, regrettant le fait de ne pas l’avoir fait avant.
Le casque peut vous sauver la vie MAIS il ne vous garantit pas systématiquement d’éviter la tragédie.
Des accidents dramatiques notamment en courses hippiques ont été reportés où le cavalier chute violemment la tête la première contre la base d’un obstacles en concours de haies. Même si le casque protège le crâne, à cette vitesse, le cerveau se trouve violemment projeté contre la paroi crânienne. Il s’agit là de la complication la plus redoutée à la suite d’un traumatisme cérébral et c’est ce que l’on appelle « l’engagement cérébral » et le pronostic vital est très souvent engagé.
C’est le mouvement rapide et violent de la tête qui a pour conséquence que le cerveau se heurte contre les parois de la boîte crânienne.
La gravité des blessures dépend donc de l’impulsion (souvent très élevée en équitation), de la durée du choc (rapide) et de l’angle d’impact. Une expérience faite en 1943 par Gurdjian E.S. et Webster J.E a montré expérimentalement que, pour fracturer une tête humaine, une énergie aussi faible que 4,5 Kg(m peut être suffisante dans le mesure où elle est absorbée en un temps très court (0,0012 seconde) et sur une petite surface. On comprendra rapidement ainsi l’importance d’un casque dont l’objectif premier est de répartir le choc en l’absorbant sur toute la surface du calotin.
Cela démontre l’importance de changer de casque après un choc car l’absorption ne sera plus la même et augmente les risque de séquelles graves.
Les assurances mènent depuis des années des campagnes de prévention afin de se protéger. La SUVA a relevé qu’en Suisse dans le cadre des accidents, 2400 cas de choc crâniens étaient dû à un animal ou à un tiers souvent dans le cadre d’activités sportives.
D’autres témoignages très instructifs sont les cas où le casque explose en mille morceaux.
Certains cavaliers crient au scandale remettant en cause la qualité de l’objet et pourtant un casque qui explose en plusieurs morceaux est le résultat optimal d’une absorption des chocs ! C’est le casque qui explose et non votre crâne ! A l’époque, les casques étaient nommé « bombes » justement parce qu’un impact avait l’effet d’une bombe sur votre crâne. Il n’y avait pas d’absorption et de répartition des chocs et c’est ce qui est primordial.
Un autre témoignage reçu est celui du cheval mis au parc et qui rue de joie juste avant d’être lâché. Sa meneuse reçoit en plein visage les postérieurs de ce dernier et est propulsée vers l’arrière avec violence. La malheureuse portait bien heureusement son casque qui a amorti sa chute. Les dégâts furent conséquents mais aucune séquelle à long terme.
Cas identique pour ce jeune cavalier tout fier de mener un étalon fougueux au pré. Ce dernier se cabre et retombe avec les antérieurs sur la tête du malheureux. Il portait le casque, rien de grave et pourtant chaque année certains décèdent des suites de tels accidents.
En conclusion, ne sous-estimer ni le danger de votre activité équestre ni l’importance du port du casque. Si on veut aller plus loin, il est fortement conseillé de s’équiper aussi d’un gilet airbag. Il existe des outils aujourd’hui qui peuvent vous éviter la commotion, une fin tragique ou la paraplégie. Il est inconscient de ne pas en profiter. D’ailleurs sur le 2ème cas expliqué ci-dessus où la cavalière a lourdement chuté sur un oxer, des traces de sabots ont été observées sur son gilet airbag au niveau des cervicales. Il est fort à parier que si elle ne l’avait pas porté, des conséquences catastrophiques auraient été constatées. Malgré la gravité de ses blessures, elle a certainement évité soit la tétraplégie, soit la mort…alors ne vous poser plus la question si vous devez ou non vous protéger et faites-le à n’importe quelle occasion.
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